Itô-sensei |
Fatigué
des entraînements individuels du cercle de iaïdô de Meiji, j’ai sollicité Onikubo-sensei, du Matsuba Kendô Club, afin qu’il m’introduise dans le dôjô où il pratique
actuellement en tant que 6ème
dan. Après quelques allers-retours protocolaires, j’ai ainsi été
officiellement présenté la semaine dernière à Itô-sensei, ancien de la police de Tôkyô, rien moins que 8ème dan hanshi en kendô et iaïdô. Il est maître
du 修道館 (shûdôkan) de Higashi-Nakano, même pas si loin de chez moi. Après deux
entraînements, il m’a dit que comme j’avais « le sens du iaïdô », il
était d’accord pour que je reste, bien que je lui aie piqué le doigt avec la
pointe de mon sabre alors qu’il venait me corriger pendant l’entraînement.
Le
dôjô est une vieille salle en sous-sol, avec un beau parquet poli par des
milliers d’entraînements, et un véritable kami à l’intérieur :
c’est réellement un endroit sacré, probablement depuis avant la construction du
bâtiment, et on ne se contente pas d’un simple salut debout en entrant, mais on
accomplit le rituel d’usage en présence d’une divinité : double salut en seiza, double frappe dans les mains,
puis salut à nouveau.
Ça
en impose drôlement.
Mais
celui qui en impose le plus, c’est sans doute le maître séculier des lieux. A la fois calme et incisif, sérieux dans sa
pratique, mais plein d’humour, exigeant dans ses corrections, mais sans
acharnement paralysant. En deux entraînements et quelques conseils efficaces,
il a déjà changé ma manière de manier le sabre. Il pratique avec une lame
affûtée, qui est en fait une pièce de collection.
J’ai
vraiment compris que l’entraînement avait été bon deux jours plus tard… quand
les courbatures sont venues, aux bras, aux épaules, aux jambes. Parce que se
relever dans mae une fois, ça va,
mais l’enchaîner en longueurs ou répéter les kata sans interruption, ça sollicite. Et puis un sabre, à la
longue, ça pèse son poids.