Ce soir, on a fêté le sixième dan de Hirai-sensei, le responsable de la taidôren. Il y avait Nagao-sensei, avec qui j'ai pu faire ji-geiko pour la première fois, et un autre sensei de leurs amis. On a beaucoup bu et beaucoup mangé, comme à chaque fois. J'ai eu l'honneur d'être invité à leur table, parce qu'en fait je suis vieux. C'était un peu une révélation, parce que je suis le petit gaijin tout frais arrivé, mais Nagao-sensei a fait remarquer que j'étais dans l'année de mes 25 ans, soit plus âgé que n'importe lequel de mes camarades. Or, la loi d'aînesse (bénie soit-elle) me donne le droit de manger à la table des sensei et sempai. J'ai donc eu la lourde tâche d'acquiescer à tous les propos de Nagao-sensei, qui m'avait placé à sa gauche, en lui remplissant ses verres dès qu'il étaient vides.
En plus de la bière, on a bu un alcool chinois assez fort, avec un goût de noix fumée, dont je ne me souviens plus le nom.
Quant au kendô de Nagao-sensei, et bien c'est du haut niveau. Très offensif, très mobile, très souple, avec un seme très fort, beaucoup de frappes de très près si on ne se replace pas à distance. Avec moi il a été gentil, mais il n'hésite pas à envoyer des mawashi-katate-men dans les oreilles de ses élèves pour leur apprendre la vie, ou leur taper sur le crâne au passage pour qu'ils aillent plus vite. Bref, vous l'aurez compris, c'est un peu du Fukumoto-sensei en version 7ème dan. On ne se demande pas pourquoi Meiji est réputée en kendô.
Pour finir, une photo de mes chers camarades de la taidôren. Il y en a une avec moi dessus, mais comme les Japonais, qui adorent les photos, ne savent généralement ni cadrer, ni faire la netteté, je ne la mets pas. Et puis moi, vous connaissez déjà ma tronche.