Ce jour-là, c'était le tournois des quatre universités – 日本 (Nihon) – 中央 (Chûô) – 法政 (Hôsei) – 明治 (Meiji). Mais attention, pas seulement entre les universités, mais également entre les clubs des différents campus des universités, ce qui fait que les kendôbu des campus d'Ikuta et de Surugadai étaient aussi présent pour représenter Meiji, et étaient des adversaires potentiels. Et de fait, ils l'on été, car la première (et seule) équipe que la mienne a affrontée venait d'Ikuta (les ploucs, dans la campagne, qui apprennent l'agriculture). Ils nous ont battu assez vigoureusement ; sur neuf combats, ils ont fait cinq victoires, trois défaites et un iki-wake (nul).
J'avais eu l'honneur d'être désigné 大将 (taishô, capitaine) par mes camarades de l'équipe D. Le combat était déjà perdu d'avance quand mon tour de tirer est arrivé (un capitaine tire en dernier, pour ceux qui l'ignorent) ; on avait déjà pris cinq défaites, malgré la remontée courageuse de certains coéquipiers, et un combat féroce, mais perdu, par mon "bras droit" Awa-chan (il tirait en tant que 副将, fukushô).
Pas de combat décisif donc, mais le champ libre "pour l'honneur". Avant de me présenter sur le terrain, j'ai remonté toute la file des sempai derrière nous, en cognant la pogne à chacun d'entre eux sous leurs cris de guerre. Alors quand je suis arrivé en face de mon adversaire sur le shiaïjô, une tête et bien dix kilos de plus que lui, il était tellement à l'aise qu'il a vacillé au moment de saluer, et manqué de se casser la figure. Rire de ses propres sempai. J'avais nettement l'avantage.
Et bien je n'ai même pas réussi à l'emporter dites ! J'ai fait mon bête kendô scolaire, avec du men à tout va, sage et sans innovation ni prise de risque (avec ces petits nerveux de Japonais, il faut dire aussi, les prises de risque ça se finit souvent tragiquement). Un meilleur seme que d'habitude (je travaillais ça à ce moment-là... travaille encore d'ailleurs...), mais je reste trop fixe, sans réelle attitude offensive. Le chronomètre tourne, et je finis un peu tristement sur un iki-wake, alors que j'avais en mains les cartes pour un victoire écrasante. Un peu déçu.
Voilà la vidéo, que mes coéquipiers ont eu la gentillesse de tourner et d'envoyer sur votre ami YouTube. Je suis le grand, en rouge :
Pour mémoire également, et pour la comparaison, voici mon combat (troisième position dans l'équipe 3) fin octobre (21), contre un membre du kendôbu de l'université de Waseda, lors d'une rencontre amicale à Meiji. Je suis aussi en rouge, plus offensif (et ça paye), mais moins menaçant, moins au centre, plus brouillon :